mardi 27 décembre 2011

"la soie et l'orient", rencontre avec l'auteur Florence Ollivry jeudi 29 décembre à 15h30


Une civilisation textile, tel fut le monde musulman. Au coeur de cet écheveau, la soie fut la plus précieuse des étoffes. Amoncelée dans les palais comme de l’or, pillée par les croisés et gardée dans leurs églises comme un trésor, la soie eut ses passeurs (une impératrice chinoise, un juste, deux moines itinérants), elle a désormais ses gardiens. Florence Ollivry nous fait rencontrer les hommes de soie qui préservent les gestes des artisans des tiraz dans un très beau livre paru aux éditions le Rouergue "la soie et l'orient".

L’histoire de la soie commence sur les rivages de la mer de Chine pour gagner, le temps de deux millénaires, le Moyen Orient. L’axe de propagation de la sériciculture coïncide avec le quarantième parallèle de l’hémisphère boréal. Il est affaire de climat et de soins humains. Il faut en effet des « âmes de soie » pour transformer une fibre enroulée sur elle-même en un fil que l’on dévide, que l’on tisse sur un métier pour finalement s’en vêtir. Longtemps en Syrie furent tissées des soies précieuses. Ces tissus, accumulés à la manière d’un trésor, faisaient la fortune des califes. C’est dans un linceul de soie que les riches musulmans partaient vers un paradis où ils seraient vêtus de la somptueuse étoffe. Certaines de ces soieries islamiques, parvenues en Occident, furent conservées dans les trésors des églises. Les tisserands syriens, presque toujours juifs ou chrétiens,se transmettent depuis des générations un métier d’une perfection extrême. Longtemps étroitement liés aux soyeux lyonnais, ils représentent aujourd’hui une corporation en survivance, que la fibre artificielle a ruinée. Florence Ollivry nous raconte leur histoire et comment on peut vivre, encore aujourd’hui, d’un fil échafaudé par une chenille.

Née en 1978 à Paris, Florence Ollivry a vécu et travaillé pendant près de cinq ans
au Proche-Orient, en Syrie (Alep puis Damas) et au Liban.
Elle a publié Les Secrets d’Alep,une grande ville arabe révélée par sa cuisine (Sinbad-Actes Sud).

Rima Maroun, née en 1983, est une photographe libanaise.
Elle vit et travaille à Beyrout. En 2008, elle a reçu le prix de la fondation Anna Lindh pour une série de photographies intitulée « Murmures ».
Son travail a notamment été présenté lors de la seconde édition de Photoquai à Paris.

Florence Ollivry sera à la librairie jeudi après-midi à 15h30, rencontre discussion. entée libre

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